Croissance fulgurante, feuillage énorme, ombrage opaque, noble silhouette, le catalpa et le paulownia ont bien des similitudes, au point qu'on les confond souvent. Il faut pourtant être capable de les distinguer si l'on veut définir lequel de ces faux jumeaux siérait le mieux à son jardin.
Paulownia et catalpa ont en commun deux traits fort courus au jardin : une croissance extrêmement rapide et un feuillage hors-norme portant au sol une ombre dense et particulièrement rafraîchissante. C'est donc classiquement vers ces deux fulgurants que se tournent les jardiniers trop pressés de faire leur sieste à l'ombre. Mais avant de planter le tronc qui portera cette canopée tant attendue, encore faut-il avoir porté son choix sur l'une ou l'autre de ces deux espèces.
Identiques en apparence
Le catalpa (Catalpa bignonioides) et le paulownia (Paulownia tomentosa) sont des arbres étonnamment ressemblants que le néophyte a souvent du mal à différencier. Ils sont pourtant, comme en atteste leur nom botanique, des espèces bien distinctes. En outre, le premier, cher aux indiens Cherokees, est originaire du sud des États-Unis, tandis que le second nous vient d'Asie où son élégance lui a valu le prestigieux surnom d'arbre impérial.
La vérité par la feuille
C'est par l'inspection attentive des feuilles que l'identification formelle des deux espèces est la plus simple. Celles du paulownia sont énormes, jusqu'à 25 cm de largeur, de forme légèrement arrondie, et duveteuses sur les deux faces. Celles du catalpa, plus petites (15 cm tout de même) sont pointues à leur extrémité, duveteuses sur le revers mais glabres sur la face. Néanmoins, ce qui permet de distinguer les deux espèces au premier coup d'œil, c'est le positionnement des feuilles sur la branche. Celles du paulownia s'insèrent par deux, placées face à face sur le rameau, tandis que celles du catalpa sont groupées par trois autour de lui.
L'importance de la fleur
Deuxième différence notoire entre les deux arbres, la floraison. Le catalpa fleurit en été, entre juin et juillet, en longues panicules pyramidales blanches d'une vingtaine de centimètres de haut, constituées par quelques dizaines de belles fleurs en trompettes. Le paulownia fleurit quant à lui au printemps, avant même que les feuilles n'apparaissent, ce qui rend sa floraison plus spectaculaire. Si ses fleurs sont assez semblables à celles du catalpa dans leur posture, en revanche, elles sont violettes.
Pas le fruit du hasard
Troisième différence, les fruits, qui apparaissent à l'automne. Atypiques, ceux du catalpa sont en forme de fins haricots, longs de plusieurs dizaines de centimètres. C'est d'ailleurs de cette particularité qu'il tire son nom, catalpa signifiant en langue cherokee « haricot indien ». Moins spectaculaires, les fruits du paulownia forment néanmoins de jolies grappes de capsules ovales et pointues. Dans les deux cas, les fruits sont très décoratifs lorsque, durant l'hiver, ils restent attachés dans la ramure dénudée.
Une question de taille
Catalpa et paulownia sont des arbres à port érigé qui peuvent atteindre rapidement des tailles conséquentes, pas vraiment compatibles avec les petits jardins. Néanmoins, le paulownia est d'un gabarit plus petit, plafonnant à une douzaine de mètres de hauteur quand le catalpa s'envole lui jusqu'à vingt mètres et plus. Cela dit, il existe des variétés plus compactes, mieux adaptées aux petites surfaces, comme le Catalpa bignonioides « Nana » (4 m) de forme arrondie, qui ne donne cependant ni fleurs, ni fruits ou le Catalpa doré « Auréa » au feuillage jaune (7 m).
Mnémotechnique horticole
Nous l'avons dit, les feuilles du catalpa s'insèrent par trois autour du rameau. Trois, comme le nombre de « a » dans le nom catalpa. Facile à retenir pour le reconnaître !