Les petites entreprises ont peu de moyens à accorder à la formation. Pour encourager les recrutements, Pôle emploi a donc mis en place deux dispositifs de formation préalable qui rencontrent un joli succès.
Bon nombre d'entreprises peinent à embaucher du personnel qualifié. Or, si les grandes structures règlent la question en organisant des campagnes de formation en interne pour éviter tout défaut de main-d'œuvre, les PME et TPE n'ont pas les mêmes moyens financiers à leur disposition. Pôle emploi intervient alors comme un facilitateur de recrutement en finançant une formation préalable à l'embauche. De quoi donner un coup de pouce aux employeurs mais aussi aux demandeurs d'emploi !
Deux dispositifs pour deux finalités
Toutes les personnes inscrites à Pôle emploi (indemnisées ou non), ainsi qu'à l'ensemble des employeurs du secteur privé ou public qui ont déposé une offre de poste sur la plateforme, peuvent prétendre à cette aide. L'objectif : former le candidat retenu afin qu'il acquière les compétences qui lui manquent pour être opérationnel sur le travail concerné. Deux dispositifs similaires peuvent alors être mobilisés en fonction du projet d'embauche de l'employeur.
Dès lors que la proposition de travail est un CDD de 6 à 12 mois, un contrat de professionnalisation de moins de 12 mois ou un contrat de travail temporaire incluant des missions sur au moins 6 mois, c'est l'AFPR, ou action de formation préalable au recrutement, qui pourra prendre en charge les frais.
En revanche, si le poste concerne un CDI ou un contrat CDD, de professionnalisation ou d'apprentissage de 12 mois et plus, c'est la POEI, la préparation opérationnelle à l'emploi individuelle, qui interviendra.
La POEI pour les contrats longue durée
Ces dispositifs supposent évidemment l'accord des deux parties – entreprise et candidat – pour réaliser une formation adéquate (400 heures maximum) en vue du recrutement. Certaines offres d'emploi indiquent d'ailleurs directement cette possibilité et, si ce n'est pas le cas, rien ne vous empêche de le proposer spontanément à l'employeur si vous voyez que votre entretien s'est bien passé mais que vous avez besoin de développer certaines compétences pour décrocher le poste.
Une fois tout le monde d'accord, la demande d'aide doit être déposée auprès de Pôle emploi. Après avoir déterminé précisément les compétences requises, un plan de formation personnalisé sera alors mis en place. Et ce n'est qu'une fois le bilan de l'action de formation établi et l'embauche devenue effective que l'aide au financement sera versée à l'entreprise, sachant qu'elle peut atteindre jusqu'à 2 000 € si la formation a été réalisée en interne (5 € net/heure) et jusqu'à 3 200 € si elle a été conduite en externe (8 € net/heure).
Un bilan positif
D'après les chiffres publiés par Pôle emploi, plus de 80 000 AFPR et POEI sont réalisées en moyenne chaque année. Dans le détail, les petites entreprises (moins de 50 salariés) sont, sans surprise, les premières à utiliser ces coups de pouce. Les demandes proviennent essentiellement des services à la personne, de l'hôtellerie-restauration, du commerce, du transport et du BTP.
Au total, près de 480 000 demandeurs d'emploi ont bénéficié de ces dispositifs entre leur lancement en 2015 et 2022. À la clé, « plus de 8 candidats sur 10 intègrent définitivement l'entreprise après ces formations » selon Pôle emploi, sachant que plus de la moitié des bénéficiaires sont des chômeurs de longue durée (plus d'1 an), peu qualifiés et âgés en moyenne de 20 à 34 ans.