Mythique et atypique, belle et rebelle, Valparaíso est LA destination de choix pour ceux qui veulent découvrir le Chili dans ce qu'il a de plus dépaysant. Focus sur une ville à l'histoire complexe, qui a su se faire une place dans le cœur de ses habitants.
Du mépris à l'adoration
Les Chiliens ont mis du temps avant de considérer Valparaíso à sa juste valeur, lui préférant la très coquette Viña del Mar. Sans doute parce que, de prime abord, la cité aux quarante-deux collines ressemble à bon nombre de ses consœurs sud-américaines. Le centre-ville est d'ailleurs trompeur. Vastes avenues, autocars en fin de vie, bouchons, grands buildings et demeures surannées, brouhaha constant et marchés bouillonnants s'amalgament et forment un joli collier de clichés, laissant une impression contrastée.
Valparaíso a donc été boudée, abandonnée aux rêveries solitaires des poètes (le grand Pablo Neruda en personne s'est pris dans ses filets et y a construit l'une de ses trois demeures surréalistes, la Sebastiana), avant d'être adorée. L'estampille patrimoine mondial de l'humanité, décernée par l'Unesco en 2003, est sans doute pour beaucoup à la passion nouvelle qui étreint ce qui est sans conteste la plus belle cité d'Amérique latine, mais pas seulement. Car il faut bien l'avouer : Valparaíso fait partie de ces rares endroits qui ont une âme – une atmosphère palpable.
Un dédale de couleurs chatoyantes
Véritable amphithéâtre se dressant sur une large baie où passent encore les fantômes des marins qui venaient trouver un réconfort bien mérité le long de ce « chemin du paradis », « Valpo », telle qu'on la surnomme affectueusement, semble avoir été jetée là tel un dé multicolore par quelque magicien fou. Depuis le centre, lorsque l'on emprunte l'un des nombreux funiculaires qui, dans des angles improbables, gravissent les chaotiques collines cernant la ville, il est en effet impossible de dégager une quelconque logique d'ensemble.
Ruelles labyrinthiques, cahutes construites sur des pentes vertigineuses (par quel miracle ?), potagers éparpillés, chapelets de linge… tout désarçonne à Valparaíso. Mais, surtout, tout enchante.
En pratique
S'y rendre
L'aéroport le plus proche est celui de Santiago du Chili, situé à environ 1 h 30 de route.
Se déplacer
Le centre-ville de Valparaíso se fait facilement à pied. De plus, il serait dommage de se priver de la vue de ses magnifiques bâtisses colorées ! Si vous êtes fatigués et/ou chargés, ou que vous avez envie de vous offrir un petit plaisir pittoresque, vous pouvez prendre le trolleybus.
Pour rejoindre la commune voisine de Vina del Mar, nous vous conseillons d'opter pour le métro. Rapide et moderne, il vous conduira à bon port en un clin d'oeil.