Voyage

Ascension du Licancabur : nourritures célestes en Amérique du Sud

Situé à cheval entre la Bolivie et le Chili, le Licancabur est sans conteste l'un des plus beaux volcans d'Amérique du Sud. Chaque année, de nombreux randonneurs font le voyage pour relever le défi que représente son ascension.

Réputée pour sa difficulté, l'ascension du Licancabur fait rêver de nombreux passionnés, prêts à en découdre avec ce géant de la laguna Verde. La « montagne du peuple », tel que les Indiens Atacamas la désignaient jadis, a mis les nerfs à rude épreuve de bon nombre de randonneurs aguerris. Entre ses 1 300 mètres de dénivelé, ses roches inhospitalières et les multiples dangers liés à l'altitude, le chemin menant au sommet du Licancabur s'annonce périlleux, mais pas impossible…

Douleur et gloire

La nuit chilienne qui précède une ascension du Licancabur est invariablement courte et glaciale. À 3 heures du matin, on ne distingue pas la Laguna verde, toute proche, et c'est à la lampe frontale qu'on entame l'ascension de ce strato-volcan au cône quasi parfait. À 4 500 m, mieux vaut ne pas être sujet au mal aigu des montagnes. Le sentier grimpe droit vers le ciel parmi les blocs de roche et on a beau être acclimaté, le souffle se fait court. Le manque d'oxygène tiraille chaque globule rouge du randonneur et il n'est pas rare que celui-ci rende son petit-déjeuner en chemin. C'est alors le ventre vide qu'il gagne le bord du cratère. Mais, à 5 916 m d'altitude, une tout autre nourriture l'attend : un festin pour les yeux, normalement réservé aux condors.

Un ravissement pour les pupilles

À l'ouest, le désert d'Atacama étend ses salars aveuglants et ses lagunes colorées. Le spectacle est d'une beauté saisissante, qui nous couperait le souffle si celui-ci n'était pas déjà affaibli par la fatigue. Des lacs turquoise aux sols rougis par la concentration en fer aux sommets saupoudrés de neige, tout est source d'émerveillement. Demi-tour, et voici le volcan Juriques qui guide le regard à travers la cordillère des Andes. L'équilibre du randonneur vacille devant la démesure de ce panorama et les dix heures d'efforts qui l'ont amené ici pour assister au lever du jour prennent un sens lumineux.

En pratique

Quelle que soit la saison à laquelle vous partez, pensez à vous munir de gants et de vêtements chauds : les nuits sont particulièrement froides dans cette région.

Il est vivement conseillé, pour ne pas dire indispensable, de prendre des bâtons de marche pour vous éviter de mauvaises chutes et vous appuyer pour reprendre votre souffle. Comme vous le constaterez, ils seront vos plus fidèles alliés.

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