Ce n'est plus un secret pour personne, de trop nombreuses protections périodiques contiennent des substances chimiques, potentiellement toxiques pour les femmes qui les utilisent. On fait le point sur la situation et comment s'en prémunir.
Les protections intimes sont au cœur de l'actualité, et pour cause : depuis le 1er avril, un décret oblige les marques de tampons, serviettes hygiéniques, coupes menstruelles ou encore protège-slips à indiquer certaines informations sur l'emballage ou la notice de leurs produits. Des informations ou plutôt des renseignements sur les précautions d'utilisation, les possibles effets indésirables et surtout les composants toxiques responsables d'irritations, d'intolérances, d'allergies, de microtraumatismes ou d'infections. Pour éviter les risques liés à ces contaminants, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a récemment publié des recommandations d'utilisation. Décryptage.
Des ingrédients nocifs
Glyphosate, allergènes, métaux lourds, dioxines, pesticides, aluminium, alcools, additifs de parfum, hydrocarbures et autres perturbateurs endocriniens, cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques sont majoritairement présents dans nos protections hygiéniques, un constat que pointe du doigt depuis une dizaine d'années l'association 60 millions de consommateurs. Ces substances pourraient potentiellement être à l'origine de plusieurs maladies. Parmi elles, on pense bien évidemment au syndrome du choc toxique (SCT menstruel) qui, s'il reste rare (une vingtaine de cas par an en France), peut être très grave. Cette maladie aiguë et infectieuse, causée par la libération dans le sang d'une toxine bactérienne, pourrait être due aux ingrédients nocifs contenus dans la protection intime interne ou favorisée par de mauvaises conditions d'utilisation. En effet, la paroi vaginale étant très absorbante, cette dernière n'a donc aucun mal à être contaminée par ces substances si l'on y introduit un tampon ou une cup par exemple.
Mode d'emploi
S'il est important de choisir une protection ayant un pouvoir absorbant adapté à votre flux menstruel, privilégiez les protections périodiques externes afin d'éviter tout risque de contamination. Car même s'il est désormais possible d'éplucher la composition des serviettes hygiéniques, la meilleure protection semble être la culotte menstruelle.
L'ANSES préconise également de se laver les mains avant et après chaque changement de protections intimes, de vider et de laver la coupe menstruelle pour celles qui préfèrent ce dispositif, et de manière plus générale, de bien respecter le temps de port de chaque protection intime, indiqué sur l'emballage. En effet, utiliser une même protection intime interne de manière prolongée ou en choisir une dont la capacité d'absorption est trop grande favorise le risque de développer des irritations ou des infections.
Lumière sur le flux libre
Et si l'on vivait nos règles sans protection hygiénique ? Certaines femmes s'en sont affranchies en pratiquant le flux instinctif (FLI), un procédé tout droit venu des États-Unis, il y a quelques années, qui consiste à retenir le sang menstruel à l'intérieur du vagin avant de le rejeter directement dans les toilettes. En plus d'être ultra-naturel, ce moyen est un excellent exercice qui apprend à être à l'écoute de son corps et à le contrôler. L'idéal pour ne pas avoir à utiliser de protections intimes sans se tacher ! Cette technique nécessite néanmoins beaucoup d'entraînement et de bien connaître son corps.