« Près de 85 000 personnes ont été hospitalisées au moins une fois en lien avec un geste auto-infligé en 2022, 64 % d'entre elles sont des femmes », révèle une étude publiée en mai 2024 par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), en collaboration avec Santé publique France.
Hospitalisations et santé mentale
Ces travaux portant sur l'évolution des hospitalisations entre 2007 et 2022 pour geste auto-infligé – à savoir une automutilation, telle que des scarifications ou des brûlures, ou une tentative de suicide, notamment par intoxication médicamenteuse volontaire – , démontrent une hausse « brutale et inédite » pour la patientèle féminine jeune entre 2021 et 2022, après avoir déjà connu une augmentation graduelle entre 2015 et 2019. Ainsi, après une interruption en 2020, leur moyenne a progressé « de +71 % chez les filles de 10-14 ans, +44 % pour les 15-19 ans et +21 % chez les 20-24 ans » dans les services de médecine et de chirurgie, et de « +246 % pour les 10-14 ans, +163 % pour les 15-19 ans et +106 % pour les 20-24 ans » dans ceux de psychiatrie.
Selon l'étude, ces chiffres seraient « en cohérence avec les observations de terrain et les résultats d'enquête alertant sur une dégradation de la santé mentale des adolescentes et des jeunes femmes ». Cette hausse concerne l'ensemble du territoire et les différents niveaux socio-économiques. À l'inverse, au cours de ces seize dernières années, les patients de 30 à 55 ans auraient diminué pour ce type de gestes, et il n'y aurait pas non plus d'évolution similaire chez les garçons et jeunes hommes.
Si vous avez besoin d'aide ou connaissez quelqu'un qui pourrait en avoir besoin, n'hésitez pas à appeler le numéro national de prévention du suicide « 3114 » ou à consulter le site officiel 3114.fr.