Avec 14,5 millions de femmes actives en France, la question du congé menstruel n'est pas un débat superfétatoire. Si l'Espagne fait figure de pionnière en Europe en ayant instauré un tel congé en mai dernier, chez nous, l'opinion publique semble encore réticente sur le sujet. Un sondage mené par l'Ifop et publié début octobre se penche sur la question.
66 % des salariées favorables au congé menstruel
Menée pour le compte d'une marque de culottes menstruelles, cette enquête a démontré que 66 % des salariées étaient favorables à la mise en place d'un congé menstruel. Presque autant admettent que leurs règles les ont déjà fait souffrir au travail (65 %) et un peu plus d'un tiers (35 %) déclarent que leurs douleurs menstruelles impactent négativement leur efficacité professionnelle.
Si les femmes sont nombreuses à souhaiter pouvoir rester chez elles lorsque leurs menstruations les empêchent de travailler correctement, elles sont aussi 82 % à craindre que l'instauration d'un tel congé puisse être un frein à l'embauche ou à l'évolution professionnelle, mais aussi qu'on les considère comme paresseuses (35 %).
Beaucoup redoutent également les moqueries ou railleries liées à cette question qui souffre encore de nombreux préjugés. Les femmes évoluant dans les secteurs de l'industrie et du bâtiment sont d'ailleurs plus nombreuses à déclarer avoir déjà été victimes de sarcasmes sur leurs règles dans leur milieu professionnel.