Fort d'un catalogue de jeux incomparables, Steam, la plateforme de téléchargement PC de Valve, s'attaque au monde des consoles portables avec la Steam Deck. La Nintendo Switch enregistre ainsi l'arrivée d'une concurrente de taille.
Nous sommes en 2002, le studio Valve connaît un succès planétaire avec sa saga Half Life et son jeu de tir à la première personne Counter Strike. Les développeurs ont alors l'idée de mettre en ligne un service permettant d'accéder, via téléchargement, à leurs titres et à leurs mises à jour. Steam est né. Dès 2005, les premiers jeux tiers faisaient leur apparition sur le service. Le père du mastodonte Dota 2 prend alors une quinzaine d'années d'avance sur la concurrence. Le portail a connu un succès rapide, atteignant plus de 100 millions d'utilisateurs en 2010 et comptant aujourd'hui près de 120 millions de connexions actives par mois. Prenant à contre-pied son parti pris originel du tout dématérialisé, mais conscient de son implantation sans égale dans le monde du jeu vidéo, Valve a décidé de produire sa propre console, la Steam Deck, qui arrive aujourd'hui sur les étals high-tech.
Grand format
Dès le premier coup d'œil, la Steam Deck ressemble à une hybridation réussie entre la regrettée Sega Game Gear et la Nintendo Switch. Avec ses 30 cm de long et ses 11 cm de large, la nouvelle venue ne passe pas inaperçue mais demeure tout de même suffisamment compacte pour justifier son statut de dispositif nomade. Valve est en effet parvenu à contenir le poids à moins de 700 g. Le choix des matériaux laisse un petit sentiment d'inachevé : le plastique noir impersonnel semble un peu daté. En revanche, la conception brille par son audace. La Steam Deck intègre non seulement deux pavés tactiles sous les joysticks qui ouvrent de nouvelles perspectives de gameplay, mais aussi quatre boutons inédits, au dos, qui peuvent être actionnés avec l'auriculaire et l'annulaire. Côté connectique, on retrouve un port USB-C qui sert à la recharge, à la connexion audio avec un casque et à brancher la console sur un écran. Un port microSD est également présent pour étendre le stockage.
Puissante mais gourmande
L'interface est une autre réussite de la Steam Deck. L'arrivée sur la plateforme de téléchargement se fait sans encombre et les menus sont très lisibles. Il est aisé de naviguer entre le magasin et sa bibliothèque. Le lancement d'un jeu se fait rapidement. Attention tout de même, tous les titres présents sur la plateforme Steam ne sont pas compatibles avec la console. Pour s'y retrouver, Valve a mis en place un système de macaron qui, par sa présence, garantit le bon fonctionnement en mode portable. Cela ne veut pas pour autant dire que les jeux qui ne sont pas labélisés ne fonctionnent pas, mais c'est alors la roulette russe : certains tournent sans difficulté, d'autres non. Les mises à jour prévues par Valve devraient étendre au fur et à mesure le champ des possibles. La Steam Deck est la première console à proposer réellement une expérience PC sur un environnement portable. Grâce à son processeur AMD Zen 2 (4 cœurs) et sa carte graphique RDNA2 (que l'on retrouve sur la PS5), la protégée de Valve offre des performances satisfaisantes, permettant de faire tourner les derniers jeux dans des conditions tout à fait bluffantes. L'écran est en revanche un peu en retrait, loin de la qualité de celui de la Switch Oled. La dalle 60 Hz 1280x800 pixels, en format 16:10, est en effet un peu petite, et la luminosité aurait pu être plus élevée. Autre regret, l'autonomie : la batterie ne fait pas de miracle et offre entre 2 et 4 heures de jeu. Vendue entre 419 et 679 euros selon ses capacités de stockage (de 64 à 512 Go), la Steam Deck n'est ainsi pas dénuée de défauts, mais son confort d'utilisation, ses performances remarquables et son catalogue de jeu immense devraient séduire les joueurs.