La nouvelle génération du MacBook Pro est la première de sa lignée à tourner le dos aux processeurs Intel. Prenant tout le monde de court, Apple a en effet décidé de produire ses propres puces, comme c'est déjà le cas pour l'iPhone. Pour quelles conséquences sur les performances et l'autonomie ?
Jusqu'au mois de novembre dernier, Apple collaborait avec Intel pour produire les processeurs de ses ordinateurs. Au milieu des années 2000, la Pomme avait en effet dû ravaler sa fierté et reconnaître la supériorité de l'architecture rivale. Mais la firme de Cupertino d'alors n'était que l'ombre d'elle-même. Redevenu depuis l'une des plus puissantes entreprises du monde, Apple a décidé une nouvelle fois de faire cavalier seul. L'annonce a fait grand bruit le mois dernier. Aujourd'hui, le MacBook Pro 13 arrive donc avec un processeur maison, pile à l'heure pour nous montrer ce qu'il a dans le ventre.
Plus rapide et moins gourmand
En un coup de baguette magique, Apple parvient à réconcilier deux mondes que tout oppose :
celui des machines sans contraintes de taille, de refroidissement et d'énergie – comme les ordinateurs de bureau qui sont volumineux et branchés en permanence – et celui des appareils qui doivent faire des économies d'encombrement et d'électricité – comme les tablettes, les portables ou les smartphones. Le processeur M1 qui prend aujourd'hui place dans le MacBook Pro 13 n'est ainsi pas très éloigné de celui du dernier iPhone. Cette nouveauté repose sur une finesse de gravure établie à 5 nm. Une prouesse qui permet de maintenir la température de la puce à des niveaux très acceptables. Qui dit nouvelle architecture dit, en revanche, incompatibilité théorique avec les logiciels qui n'ont pas été conçus pour elle. Apple a pris les devants et intègre une petite surcouche invisible qui fait le pont entre les mondes. On aurait pu croire que cette étape supplémentaire ralentisse le système, mais il n'en est rien. La Pomme fait très fort. De fait, le nouveau MacBook Pro 13 est nettement plus véloce que celui qu'il remplace tout en étant plus autonome (environ 20 heures). À tel point qu'un modèle M1 qui se vend aujourd'hui autour de 1 500 € est plus performant qu'une déclinaison Intel vendue 2 000 € hier. Ne devant plus rien payer au fondeur, Apple parvient à rabaisser ses tickets d'entrée. Sur la forme, le MacBook 13 n'évolue pas, sur le fond, le résultat est donc impressionnant. L'écosystème de la Pomme en sort grandi : non seulement iPhone, MacBook Pro et iPad n'ont jamais été aussi proches, mais en plus les développeurs maîtrisent désormais la chaîne de bout en bout pour une intégration parfaite. Un coup de force qui fait du MacBook Pro 13 le meilleur portable de travail de ce début de décennie.