À partir du 1er janvier 2023, le timbre rouge, qui permet d'envoyer des courriers prioritaires, ne sera plus distribué par La Poste. Le groupe public souhaite recentrer son activité autour des nouveaux usages des Français tout en faisant des économies. L'e-Lettre va ainsi faire son apparition. Explications.
Aujourd'hui, pour envoyer un courrier rapidement, avec l'assurance que celui-ci arrive le lendemain, il est possible d'acheter un timbre rouge « lettre prioritaire » pour 1,43 €. La Poste, par l'intermédiaire de son président, vient d'annoncer qu'à compter du 1er janvier 2023 ce service n'existerait plus. « Pour répondre à l'évolution des usages de ses clients, réduire son empreinte carbone et pérenniser le service universel postal, La Poste a décidé de renouveler sa gamme de courrier », a expliqué Philippe Dorge, le patron de la branche Service-Courrier-Colis, lors de la présentation de cette restructuration stratégique.
Pourquoi le timbre rouge disparaît-il ?
Pour moderniser ses services, La Poste a effectué, ces derniers mois, une vaste enquête auprès de ses clients professionnels et particuliers. Selon le groupe public, il en est ressorti trois grandes attentes : la fiabilité de la distribution, l'amélioration des services de suivi du courrier et la prise en compte de l'impact environnemental. Les usages des Français ont rapidement évolué ces dernières années. L'utilisation de la « lettre prioritaire » tend clairement à disparaître. « Les ménages envoyaient 45 lettres prioritaires par an en 2010, seulement 5 en 2021. Les moyens numériques, mails, SMS etc. ont été largement adoptés pour les envois urgents », a expliqué Philippe Dorge, le patron de la branche Service-Courrier-Colis, lors de la présentation de la nouvelle stratégie.
Quels seront les nouveaux types de courriers ?
La Poste a décidé de réorganiser son offre courrier autour de trois grands types de lettres. Le timbre rouge va être remplacé par une forme hybride de courrier, baptisée e-Lettre rouge, dont une partie de l'acheminement sera dématérialisée. Concrètement, l'usager devra rentrer son courrier de manière numérique, sur le site de laposte.fr, avant 20 heures. Le document, qui ne devra pas excéder trois feuillets, sera ensuite imprimé et mis sous enveloppe par La Poste dans un bureau proche du destinataire, évitant ainsi les frais de transport et la pollution qui en découle. Comme dans le cadre du timbre rouge, la livraison est assurée le lendemain de l'envoi. Ce service coûtera 1,49 € contre 1,43 € aujourd'hui. La Poste justifie cette hausse par le fait que dans cette formule modernisée « le coût de l'enveloppe et du papier est compris ». La lettre verte, à J+3, demeure inchangée. Une lettre « turquoise services plus » fera quant à elle son apparition. Distribué le surlendemain, ce courrier, vendu 2,95 €, intégrera les notifications de suivi, la prise en charge depuis sa boîte aux lettres personnelle par le facteur et une compensation financière en cas de retard excessif.
Quels recours pour les personnes qui n'ont pas accès au numérique ?
La Poste a intégré dans cette nouvelle formule les personnes qui n'ont pas d'accès au numérique. Pour celles-ci, la possibilité sera donnée d'envoyer une e-Lettre rouge depuis un bureau de poste, sur un automate ou avec l'aide d'un conseiller équipé de son « Smartéo ». Pour les usagers qui rencontrent des difficultés à se déplacer, une solution n'a toutefois pas encore été arrêtée. Le groupe public prévoit un service d'appel du facteur qui viendrait à domicile équipé d'un terminal capable d'effectuer l'envoi en ligne, mais rien n'a été définitivement acté.
Quels sont les garanties en termes de confidentialité ?
L'une des grandes limites au tout numérique est la sécurité des données ainsi échangées. La Poste assure que le courrier sera imprimé par une machine qui s'occupera également de la mise en pli, le tout dans des locaux sécurisés. Aucune intervention humaine n'est nécessaire dans le processus. Le groupe public n'a pas donné davantage de détails sur la sécurisation du service d'envoi ni sur les protocoles lorsque cette grande machinerie connaîtra des dysfonctionnements.
