Malgré l'échec de l'application SAIP, le gouvernement français a maintenu son intention de déployer un système national d'alerte d'urgence sur mobile. Le nouvel essai s'appelle FR-Alert et permet, sans la moindre installation, d'être informé en cas d'inondation, d'attentat ou encore d'épidémie. Voici tout ce qu'il faut savoir sur ce dispositif qui vient d'être mis en service.
Avec l'application SAIP, L'État français avait déjà eu l'idée de proposer au citoyen un service d'alerte d'urgence en temps réel. Inondation, attentat, épidémie, épisode météorologique violent, danger chimique ou bactériologique… les notifications étaient directement envoyées sur les téléphones des personnes qui avaient installé l'application. Hélas, le manque de communication autour de ce dispositif, couplé à une expérience utilisateur perfectible et des dysfonctionnements nombreux, n'a pas permis à cette application de trouver l'audience nécessaire pour justifier son existence et son utilité. Avec seulement 900 000 utilisateurs, ce ballon d'essai fut un échec. Les autorités n'ont toutefois pas renoncé et reviennent avec FR-Alert. La grande différence ici est que le service n'a besoin d'aucune installation préalable. Il n'y a donc rien à faire… si ce n'est avoir un mobile compatible.
Quels sont les mobiles compatibles ?
Malheureusement, tous les téléphones en circulation en France ne le sont pas. Les développeurs ont retenu la technologie de diffusion dite cellulaire (cell broadcast). Le principe est simple : cette technique permet d'envoyer, via le réseau téléphonique, le même message à tous les abonnés inscrits à un service… de diffusion cellulaire. Les plus anciens téléphones mobiles sont exclus d'emblée de ce dispositif. Un Français sur dix dispose encore d'un appareil « à l'ancienne ». Malheureusement, ce sont le plus souvent les personnes les plus exposées aux risques prévus par les alertes, à l'image des seniors, qui n'ont pas encore fait la bascule vers les modèles les plus modernes. Même chez les smartphones, certaines anciennes générations ne pourront pas être tenues informées. Dans la gamme Apple, la compatibilité débute à partir des modèles sortis après septembre 2015, soit depuis l'iPhone 6S, à condition d'avoir sa version iOS à jour. Du côté d'Android, les générations antérieures à 2018 sont dans la grande majorité exclues du dispositif. Les autorités comptent sur le renouvellement rapide du parc de smartphones. Une autre technologie est en cours d'étude du côté des responsables du projet : le SMS géolocalisé. Cette technique permet d'envoyer un simple texto à tous les téléphones présents dans une certaine zone géographique, mais les réseaux téléphoniques se retrouvent très vite saturés. Les développeurs essaient donc de déterminer quels sont les vieux téléphones actifs pour n'utiliser cette technologie qu'à leur destination, mais cette procédure est encore à l'étude.
Quelles formes prennent les alertes ?
Lorsqu'il recevra une alerte, le téléphone émettra un son distinct des autres notifications, même s'il se trouve en mode silencieux. La sonnerie ne s'interrompra que lorsque le message sera effectivement lu. Le texte s'étendra sur quelques lignes ou sur plusieurs paragraphes selon la situation. Seront toujours notifiées la zone géographique concernée, la nature du risque et les conduites à tenir. Une multitude d'événements sont concernés par FR-Alerte. Les inondations, les tempêtes, les tsunamis ou les incendies de forêt, les risques biologiques et chimiques (pollution, fuite de gaz, incident nucléaire) et les risques technologiques et industriels (accidents graves sur les réseaux routiers, ferroviaires ou aériens, incident industriel), sans oublier les événements de sécurité publique, comme les attentats, et les risques sanitaires comme une épidémie, une pandémie, un incident agroalimentaire. Entre 91 et 93 % du territoire est censé être couvert, soit l'étendue du réseau 4G et la précision varie de cinq kilomètres en campagne à quelques centaines de mètre en ville, pour des alertes très ciblées.