Si les piscines ont un impact environnemental souvent décrié, des conceptions plus vertueuses sont possibles, à l'instar des bassins naturels. Petit tour d'horizon des avantages et inconvénients de ce système.
Avoir une piscine à la maison peut faire rêver, surtout en l'absence de plan d'eau proche de chez soi, pour se rafraîchir lors des fortes chaleurs de la belle saison. Mais cet équipement n'est pas vraiment écologique… Entre la construction et l'entretien, les produits utilisés, le chauffage, les quantités d'eau nécessaires, la filtration ou l'éclairage, les plus de 3 millions de bassins privés en France ont un réel impact environnemental. La piscine biologique se présente alors comme une version plus responsable. Naturelle, elle comporte de nombreux avantages, même si certaines caractéristiques doivent être bien prises en compte avant de se lancer.
Un fonctionnement naturel
La piscine naturelle ou biologique, également appelée « baignade artificielle » pour la différencier des piscines traditionnelles, repose sur un système de circulation d'eau entre plusieurs zones aux fonctions précises, se servant de la faune, de la flore et du substrat minéral pour réguler et garantir un équilibre de la qualité de l'eau. Un réel écosystème est alors créé, mettant en action diverses plantes, des insectes, des bactéries et d'autres animaux qui concourent à sa filtration et son entretien.
En pratique, votre piscine est divisée en un bassin de baignade (ne contenant que de l'eau) pour vous délasser, et des bassins de « lagunage » et de « régénération » accueillant des plantes aux caractéristiques purificatrices, épuratives, filtrantes ou oxygénantes, mais aussi décoratives. Généralement, une cascade ou une fontaine générant du mouvement permet de réintégrer l'eau à la zone de baignade.
Un havre de biodiversité
Une piscine naturelle a pour principal avantage… d'être naturelle ! En créant ce nouvel écosystème dans votre jardin, vous y inviterez par la même occasion plus de biodiversité : place aux batraciens, aux puces d'eau et aux libellules, en plus des multiples végétaux, comme la jacinthe d'eau, le souci d'eau, la menthe aquatique, la renoncule aquatique ou l'élodée. Ces derniers assurant le nettoyage de l'eau, vous n'avez pas besoin de recourir à des produits de traitement chimiques. Et qui dit absence de chlore… dit absence d'irritation des yeux !
Ce système vertueux fonctionnant toute l'année, vous n'aurez pas non plus à changer l'eau, elle gardera sa qualité durant toutes les saisons. D'ailleurs, l'entretien n'est pas particulièrement chronophage, il consiste surtout à enlever les feuilles mortes ou les fleurs stagnant à la surface, à retirer les algues qui pourraient s'être développées sur le fond et les parois et à tailler les plantes.
Visuellement, ce type de bassin est également très esthétique et peut prendre la forme de son choix, faisant penser à un petit lac ou à un étang naturel. De quoi se dépayser en restant chez soi.
Quelques contraintes à anticiper
Néanmoins, selon le type de zone de filtration choisi, la piscine naturelle a besoin d'une surface conséquente pour fonctionner. Certains bassins devront être situés dans un endroit semi-ombragé, avec assez de soleil – mais pas trop – pour les plantes. Vous ne pourrez pas non plus vous y baigner dès sa création, il faudra attendre le temps que le système naturel se mette en place.
De plus, l'eau ne pourra pas être trop chauffée, sous risque de favoriser le développement de bactéries et ainsi modifier l'équilibre et la qualité de l'eau. D'ailleurs, en l'absence de produits chimiques, il faudra également veiller à ne pas polluer l'eau ni à déranger la faune et la flore avec des résidus de crème solaire. Enfin, si votre circuit est conçu avec une pompe, celle-ci sera active toute l'année : privilégiez donc un modèle basse consommation, pourquoi pas alimentée par un panneau solaire.
Quant au prix, celui-ci est assez élevé puisqu'il est recommandé de faire appel à un professionnel et qu'il est nécessaire de créer plusieurs zones. Comptez plusieurs dizaines de milliers d'euros.