Bonne nouvelle, le mimosa n'a besoin de rien ni de personne pour fleurir abondamment à la fin de l'hiver. Il n'a donc, a priori, pas besoin d'être taillé. Toutefois cette opération peut s'avérer nécessaire, au début du mois de mars, pour limiter l'encombrement de l'arbre ou réduire les risques de casse dans la ramure.
Lorsqu'il est bien à sa place, le mimosa de Paris ou mimosa des fleuristes (Acacia dealbata) n'est pas du genre avare de fleurs. Sa floraison massive, spectaculaire, odorante et lumineuse est quasiment systématique. Dans ce cas, les travaux de taille n'ont pas d'autre but que de constituer de somptueux et odorants bouquets. Point barre.
La taille ne fait pas tout
Quand le mimosa se révèle peu florifère, c'est qu'il ne trouve pas dans le sol les conditions propices à son développement. La taille, dont l'objectif est de multiplier les nouveaux rameaux, et donc les floraisons à venir, ne se révèle alors utile que si elle est doublée par l'apport des engrais et des éléments minéraux qui lui font défaut. Dans les sols calcaires, où le mimosa végète et jaunit, l'épandage de fer chélaté permet de réduire la chlorose ferrique dont il est souvent victime.
Tailler pour circonscrire
Vigoureux, le mimosa prend vite de l'ampleur après la plantation. Capable d'atteindre huit mètres de hauteur pour quatre à cinq de large, il peut, avec le temps, devenir encombrant si l'on n'a pas anticipé un tel foisonnement à la plantation. La taille, qui vise alors à réduire la longueur des branches et des rameaux, se doit d'être sévère, et il ne faut pas hésiter à réduire ceux-ci d'un bon tiers. Coupez-les au niveau d'une fourche, ou à défaut, d'une feuille, qui joueront, l'une comme l'autre, le rôle de tire-sève. Ceci afin de canaliser la sève et d'éviter l'apparition de rejets anarchiques et inesthétiques.
Bon pour la casse
Le mimosa paye sa rapidité de croissance au prix fort : son bois qui se lignifie mal est cassant. Ce défaut est amplifié par son feuillage dense et compact qui offre une importante prise au vent, d'autant qu'étant persistant, il reste en place durant l'hiver, lorsque les bourrasques sont particulièrement tempétueuses. À la floraison, le poids des fleurs vient s'additionner à celui des feuilles, et si l'on ajoute à tout cela le poids de l'eau de pluie ou de la neige, on obtient un cocktail détonnant qui explique les nombreuses casses observées sur cet arbre en hiver.
Sévère mais juste
La taille vise donc aussi à réduire la densité de la ramure en vue de limiter les risques de casse. Elle intervient après la floraison, lorsque 90 % des fleurs commencent à brunir et donc, à faner. Comme dans le cadre de la taille de cantonnement, elle doit être sévère pour être efficace. Dans les deux cas, veillez à équilibrer la silhouette de l'arbre en alignant entre eux les points de coupe, tant en hauteur qu'en largeur. De même, s'il est important d'aérer le cœur de la ramure afin de favoriser la circulation d'air, il ne faut pas le dénuder car son ombrage protège le bois du soleil ardent de l'été.
Prophylaxie d'usage
Tant qu'à y être, profitez-en pour éliminer le bois mort, petites brindilles ou rameaux entiers, dont le mimosa est prodigue. Ceci afin d'éviter leur nécrose et l'apparition de pourrissements, et donc de points de faiblesses, enclins à la rupture.