À cause d'un paillage mal adapté, Mme D. a purement et simplement tué son bananier au lieu de le préserver du froid. Erreur fatale !
Même si les bananiers ne sont pas réputés pour leur aptitude à résister au froid, il existe de nombreuses espèces rustiques, comestibles ou ornementales, qui sont capables de résister à des gels prononcés et durables. Il s'agit le plus souvent d'espèces vivant en altitude, dans des régions asiatiques subtropicales, dont la souche supporte des températures de l'ordre de -5 °C à -12 °C. Pour autant, tous ces bananiers rustiques n'en restent pas moins des plantes herbacées, non ligneuses, dont le stipe (tronc) gorgé d'eau meurt, ainsi que le feuillage, dès lors que le mercure s'aventure sous les 2 °C.
Une petite laine pour l'hiver
Avant la fanaison inéluctable des parties aériennes, Mme D. a donc coupé au ras du sol tous les stipes de son bananier. Puis elle a recouvert la souche d'une épaisse couche de paillage, afin de la protéger du gel. Une précaution d'autant plus légitime que le jeune bananier avait été planté au printemps précédent et qu'il n'était sans doute pas encore suffisamment enraciné pour résister au gel. Seulement voilà, elle a utilisé pour cela le broyat issu de la taille de sa haie, composé de bois et de feuilles fraîches. Une matière lourde qui a tendance à se tasser et se compacter avec le temps, très mal adaptée à la protection des souches herbacées.
Repose en paix, bananier
En dégageant le paillage au printemps suivant, Mme D. n'a pu que constater les dégâts : la souche, étouffée par le broyat, avait pourrie durant l'hiver. Voilà pourquoi il est très important, pour pailler les pieds des plantes vivaces herbacées de type bananier, rhubarbe ou cannas, d'utiliser un paillage léger, aéré, qui ne se compacte pas, et qui, en laissant circuler l'air, évite la stagnation de l'humidité. Les plus adaptés sont la paille, le foin, les aiguilles de pin ou les feuilles mortes.