Si la maison individuelle fait toujours rêver, de nombreuses familles se tournent finalement vers l'acquisition, plus abordable, d'un appartement en copropriété. Mais gare aux mauvaises surprises.
Près d'un logement sur trois serait aujourd'hui situé dans une copropriété, à en croire une étude du Crédit Foncier, publiée en novembre 2018. Or, 71 % des copropriétaires de ces 9,7 millions d'habitations se disent satisfaits de leur situation. Il faut dire que l'achat en copropriété présente de nombreux intérêts, mais également quelques inconvénients qu'il ne faut ne pas sous-estimer.
Le pour...
Au lieu de régler tout seul la facture de la réparation de la toiture de votre pavillon, c'est tous ensemble que les copropriétaires mutualisent les coûts d'entretien de l'immeuble et des travaux exceptionnels. Ce partage des charges est d'ailleurs le principal avantage cité par les sondés (56 %). En cas de souci, les habitants peuvent aussi s'entraider et rien que le fait d'être à plusieurs dans un bâtiment apporte un sentiment de sécurité.
S'il est vrai qu'à l'inverse d'un propriétaire individuel, le copropriétaire ne peut en revanche pas décider de tout, tout seul, il a cependant la possibilité de s'investir dans la gestion et la prise de décision de la copropriété. Sans compter qu'à surfaces égales, l'achat d'un appartement est en général moins onéreux que celui d'une maison. Autant d'éléments positifs qui incitent chaque année de nombreuses familles à acquérir un bien en immeuble.
... Et le contre
Ceci étant dit, il ne faut pas non plus passer sous silence les inconvénients de ce type d'acquisition, en tête desquels des charges souvent très élevées. Les copropriétaires interrogés par le Crédit Foncier les évaluent à hauteur de 12 % de leurs revenus, sachant que les deux tiers correspondent à des frais de chauffage, de personnel et d'entretien. Sans compter les nécessaires travaux de rénovation qui font vite grimper la facture !
Bien que le coût d'achat d'un appartement puisse être alléchant, les candidats à l'acquisition oublient trop souvent de prendre en compte ces charges de copropriété dans leur budget global, au risque de se retrouver dans des situations financières intenables. Or, en cas d'impayés, ce sont tous les copropriétaires qui se retrouvent avec une addition douloureuse à acquitter.
Information préventive
Afin d'éviter les mauvaises surprises, la loi Alur du 24 mars 2014 a renforcé l'information des acheteurs. Dès l'annonce de vente, les potentiels acquéreurs doivent avoir connaissance du statut de copropriété, du nombre de lots existants, du montant moyen annuel de la quote-part à la charge du vendeur (autrement dit des charges qu'il réglait), du budget prévisionnel correspondant aux dépenses courantes ainsi que des éventuelles difficultés financières du syndic.
La documentation intégrée à la promesse ou à l'acte authentique de vente s'est par ailleurs épaissie. Outre le traditionnel dossier technique, le vendeur doit fournir tous les éléments ayant trait à l'organisation de l'immeuble (le règlement de copropriété et si possible les procès-verbaux des assemblées générales des trois dernières années) et à la situation financière de la copropriété. S'y ajoutent une copie du carnet d'entretien de l'immeuble, une attestation indiquant la superficie de la partie privative du lot vendu et une notice d'information relative aux droits et obligations des copropriétaires.
Depuis le 1er janvier 2017, le diagnostic technique global (DTG) complète la panoplie, s'il a été réalisé dans la résidence, tandis qu'une fiche synthétique de la copropriété est obligatoire depuis le 31 janvier 2018. À défaut de fournir les pièces nécessaires dans les temps, le délai de rétractation de l'acheteur est reporté jusqu'à l'obtention de ces informations.