Toujours en tension, le secteur de l'animation peine à recruter les effectifs nécessaires pour accueillir comme il se doit les milliers d'enfants qui déferlent dans les centres de vacances chaque été.
La course aux séjours de vacances a commencé ! Alors que les familles se penchent sur la destination estivale, le secteur de l'animation redouble d'efforts pour grossir ses rangs et faire face à la demande d'accueil. Si vous n'avez pas encore trouvé votre job d'été, de nombreuses opportunités vous attendent.
Quantité d'offres
Voilà plusieurs années que le secteur de l'animation peine à embaucher suffisamment de professionnels. L'an dernier, début juillet, quelque 30 000 postes étaient encore vacants, soit 10 % des effectifs nécessaires, d'après les syndicats de la branche. Même au mois d'août, les plateformes d'offres d'emploi croulaient sous le nombre de petites annonces pour des colonies de vacances. Déjà en 2022, 76 % des centres d'accueil déclaraient avoir eu des difficultés de recrutement, d'après une étude réalisée par Hexopée et le Fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire (Fonjep). Alors que l'État a lancé ce printemps le Pass'colo (200 € à 350 € d'aide) pour booster la fréquentation de ces structures, les établissements se demandent comment ils vont accueillir tous les enfants cet été !
On l'aura compris, trouver une annonce pour un poste d'animateur dans les centres de vacances est facile. Outre les plateformes d'offres d'emploi généralistes, une kyrielle de sites spécialisés dans le secteur existent comme Hexopee.planetanim.fr, Jesuisanimateur.fr, Animjobs.com ou encore Jobanim.com. Les étudiants qui recherchent un job d'été peuvent aussi utiliser le moteur de recherche du Centre d'information et de documentation jeunesse sur Cidj.com.
Bafa ou Bafd, le sésame incontournable
Mais encore faut-il avoir le profil adéquat pour postuler. Porte d'entrée bien connue du secteur, le brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur, le fameux Bafa, permet d'expérimenter les métiers de l'animation à titre non professionnel et de façon occasionnelle, et ce, dès 16 ans. Une excellente opportunité pour enrichir son CV, se faire quelques sous et, pourquoi pas, découvrir sa vocation !
Pour cela, il faut suivre une formation générale théorique de 8 jours minimum, puis réaliser un stage pratique d'au moins 14 jours et enfin effectuer une session d'approfondissement (6 jours) ou de qualification (8 jours). Bien que ce cursus coûte entre 800 € et 900 €, il est possible de bénéficier d'aides financières du conseil régional, de Pôle emploi ou encore de la Caisse d'allocations familiales.
Pensez aussi au brevet d'aptitude aux fonctions de directeur (Bafd) qui permet de prétendre à un poste à responsabilité dès 18 ans, au terme d'une formation d'une durée similaire.
Bon à savoir : renseignez-vous sur les sessions de formation et les aides possibles sur le portail dédié Jeunes.gouv.fr/bafa-bafd.
En faire son métier
Si cette première expérience dans l'animation vous a convaincu dans votre choix de carrière, vous pourrez ensuite préparer des diplômes spécifiques qui vous permettront d'exercer à titre professionnel. Dès 16 ans, vous pouvez opter pour le CPJEPS ou certificat professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (niveau CAP), ainsi que pour le brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (BPJEPS) de niveau baccalauréat.
Le DEJEPS (diplôme d'État de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport), accessible à bac +2, mène quant à lui à des fonctions de coordination, tandis que le DESJEPS (diplôme supérieur d'État de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport) permet d'accéder aux fonctions de direction avec un bac +3.
Un job exigeant et peu gratifiant
Si le secteur de l'animation peine à recruter, c'est parce que les conditions de travail ne font pas toujours rêver. Avec des journées à rallonge, des courtes nuits et de nombreuses responsabilités quant à la sécurité des enfants, l'aide au repas ou encore à la toilette pour les plus petits, ces métiers sont particulièrement exigeants. Pourtant, la rémunération n'a rien d'attractif… Les animateurs sont en effet payés au smic.
Plus encore, une part du personnel est recrutée dans le cadre de contrats d'engagement éducatif, des conventions spécifiques destinées aux personnes qui exercent des fonctions d'animateur, d'éducateur ou de directeur à titre occasionnel. Or, ces contrats échappent au droit du travail classique et prévoient une rémunération de 25,63 € brut par jour. Lors d'une interview donnée à Paris Match en juillet 2023, la secrétaire d'État Sarah El Haïry, chargée de la Jeunesse, a toutefois annoncé une revalorisation à 50 € par jour pour 2024. Mais fin avril, aucune suite n'avait encore été donnée à cette promesse.