Toutes les études le prouvent : des salariés heureux sont plus productifs que les autres, et les actifs ont des idées précises de ce qui favoriserait leur épanouissement au travail. Tour d'horizon.
La qualité de vie au travail constitue de nos jours un axe central dans la responsabilité sociétale des entreprises, plus connue sous le terme de politique RSE. Pilier de la stratégie RH, le bien-être au travail permet en effet d'attirer et de fidéliser les collaborateurs, de limiter l'absentéisme et d'augmenter la créativité et la productivité. Fin mars, le gouvernement organisait d'ailleurs un séminaire consacré au « travailler mieux ». Entre autres facteurs à prendre en compte, l'environnement et les conditions de travail sont alors essentiels. Comment les améliorer ? Les actifs ont leur idée sur la question.
Une gestion plus humaine
« Quête de reconnaissance au sein de l'entreprise », « considération » et « respect au sein de l'entreprise » font, sans surprise, partie des attentes des travailleurs, comme s'en est fait l'écho l'Institut de l'Entreprise au mois d'avril dans sa synthèse de ses Ateliers citoyens qui ont consisté en un dialogue entre une quinzaine de dirigeants de société et 150 Français. « Les participants ont dit vouloir être plus écoutés et voir l'impact de leur travail dans l'entreprise mis en valeur par leur hiérarchie. Ils ont également exprimé le besoin d'avoir une plus grande autonomie dans l'accomplissement de leurs missions », détaille le rapport.
Dans son livre blanc publié en début d'année, Gymlib, spécialiste du sport en entreprise, mettait déjà l'accent sur le besoin d'un management plus humain (48 %), une formation des managers aux risques psychosociaux (14 %) et un engagement RSE plus fort (7 %).
Toujours plus de flexibilité
L'importance de l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle grimpe en flèche, surtout depuis que la pandémie a permis de démocratiser des modes de travail plus souples.
D'après le baromètre Ipsos de la plateforme de recrutement Welcome to the Jungle paru en octobre 2023, les candidats en recherche d'emploi privilégient ainsi des critères tels qu'une assurance santé de qualité (91 %), des congés généreux (89 %) et une flexibilité horaire et géographique (82 %) pour choisir une entreprise.
Les agents de la fonction publique sont au diapason, comme en témoigne la grande consultation nationale menée en 2023 et présentée par le gouvernement au mois de novembre. Ainsi, 72,6 % des répondants se sont dits intéressés par un réaménagement de leur temps de travail, et notamment par la possibilité d'effectuer la semaine de 35 heures en 4 jours.
Quant aux cadres, ils sont devenus de vrais adeptes du télétravail puisque 65 % le pratiquent au moins un jour par semaine, dont un quart au moins deux jours, selon une étude de l'Apec publiée début mars. Plus encore, 45 % des sondés se disent prêts à démissionner si l'accès au télétravail était supprimé, un chiffre qui atteint 57 % parmi les cadres de moins de 35 ans !
Un cadre propice au travail
Alors que le travail tend à devenir hybride – en partie à distance et en partie en présentiel –, les actifs sont d'autant plus exigeants lorsqu'ils sont dans les bureaux de l'entreprise. La consultation des agents de la fonction publique a ainsi fait état du mécontentement général sur les espaces de travail puisque 55 % des sondés souhaiteraient bénéficier d'espaces de convivialité et 53 % d'espaces de repos.
Une enquête d'opinion publiée au mois de mai par Deskeo, spécialiste d'aménagement de bureaux, s'est par ailleurs penchée sur les critères les plus importants des Français pour travailler dans de bonnes conditions en présentiel. En top liste, les participants plébiscitent un bureau confortable (76 %), bien situé géographiquement (73 %), avec une bonne connexion wifi (71 %) et un parking (64 %). Viennent ensuite le souhait de meubles design (59 %), la présence d'un service de restauration (34 %) et une zone de détente agréable (31 %). Mais les choses semblent en bonne voie selon ce sondage puisque 66,8 % des personnes interrogées indiquent que les locaux de leur entreprise sont plus beaux et mieux équipés qu'avant le Covid-19, contre 20,8 % qui estiment que rien n'a changé et 12,4 % que la qualité s'est détériorée.