Aucune enquête ne compte pour du beurre. Et encore moins celles menées par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. En 2019, la DGCCRF avait inspecté 129 entreprises spécialisées dans le beurre et les matières grasses laitières. Presque cinq ans plus tard, la Répression des fraudes révèle enfin qu'un tiers de ces contrôles épinglait de nombreuses anomalies concernant la composition et l'étiquetage de ces beurres. Parmi les non-conformités, on relève d'autres matières grasses que le lactosérum (crème utilisée pour la fabrication du beurre), une quantité d'eau trop élevée, une teneur en sel inférieur aux seuils requis dans certains beurres salés, ainsi que la fabrication de beurres soi-disant labellisés AOP à partir de beurres recyclés. Si les coupables se défendent d'avoir été tentés de frauder à cause de la hausse du prix des matières grasses ou de ne pas avoir pris connaissance des réglementations, la DGCCRF a dressé un procès-verbal accompagné d'avertissements.